Stendhal écrit la Chartreuse de Parme en 1839 dans la période où naît le roman réaliste au sein du mouvement romantique.
L’auteur y décrit de façon satirique les intrigues d’une petite cour italienne et développe son discours anticonformiste, anticlérical et libéral. Cet extrait se situe au début du roman et donne une grande place à un jeune officier français de l’armée de Napoléon, plongé brutalement dans un univers luxueux.
C’est ce contraste que Stendhal utilise pour développer un récit réaliste, critique et parfois cynique.

Nous verrons en quoi cet extrait s’attache à donner une certaine vision de l’Homme grâce aux caractéristiques de la construction du récit réaliste propre aux romans du 19ème siècle puis en étudiant plus précisément les différents personnages.

L’extrait contient de nombreuses caractéristiques du roman réaliste.

L’auteur y défend d’abord un point de vue illustré par des scènes certes imaginées mais qui auraient pu se dérouler réellement. A cette fin, il utilise des faits historiques et des dates en arrière-plan du récit : « Après le passage du pont de Lodi… » ligne 4 « depuis l’an 1624… » ligne 49, « depuis le 15 mai 1796, que les français entrèrent dans la ville… » ligne 54.
Le réel s’inscrit aussi dans des descriptions de lieux et de situations connues des lecteurs. Les vêtements rapiécés du lieutenant Robert sont décrits avec précision en utilisant abondamment le champ lexical du costume. (exemples)
Cette condition sociale du soldat de l’Empire est aussi soulignée par le champ lexical de la misère. (exemples)
Enfin, Stendhal nous entraîne dans la réalité psychologique du lieutenant confronté à un monde qui lui est étranger mais qui le séduit d’emblée. A cette fin, l’auteur emploie d’abord un langage soutenu (exemples) marque évidente de la noblesse et de ses rituels.
En guise de conclusion de cette première partie de l’extrait, l’auteur use d’un court dialogue (lignes 37 à 40). Le discours direct ancre