Sinai ou l'excellence de l'humain

Dibrot et Mitsvot
Deux propositions évidentes précisent l'articulation des Dix Paroles à l'ensemble des Mitsvot. La Torah et toutes les Mitsvot sont donnés à Sinai et les * n'ont de valeur qu'en tant que partie de cet ensemble. Dans un responsum célèbre Rambam récuse l'usage dans certaines communautés de se lever lors de la lecture des *. On alimenterait l'argument fallacieux qui favorise ces dernières, réputées de première importance au détriment du reste des Mitsvot de moindre valeur. Mais manifestement il y a singularisation des ces *, seules choisies parmi toutes, alors meme que les Maitres affirment l'impossibilité de définir la hiérarchie des mitsvot! Leur spécificité ne relève donc pas de leur nature de Mitsvot et l'importance particulière que Maharal leur reconnait (Gour arié chemot 21,1) concerne leur aptitude a scéllé le Brit du sinai. D'où le nom des tables qui les portent: לוחות הברית les tables de l'alliance. Elles sont appelés * et non dix Mitsvot pour souligner la dynamique du dire qui fonde l'alliance.
L'ensemble des mitsvot oeuvrent à la plénitude -שלמות- de l'homme dont l'achévement passe par la réalisation de la Torah. Par contre les* poursuivent un autre but. Elles inscrivent la créature dans une dépendance existentielle au Créateur ouvrant l'espace dans lequel toute mitsva prend sens( Maharal Tifeérét Israel chap 16 et 35). En cela elles sont fondatrices.
L'intelligiblité de l'événement sinaitique nécessite de comprendre pourquoi ce sont ces dix mitsvot qui sont choisies. Pour la plupart, elles peuvent etre fondées par la logique humaine et sont d'ailleurs présentes dans presque toutes les lois établies par les hommes. Les חוקים dont la compréhension échappe à l'entendement humain n'auraient ils pas mieux attestés de la transcendance du dire divin ? Certes, la puissance de la Mitsva dépasse son contenu prescriptif puisqu'elle transforme la loi impersonnelle en alliance, où une