Cibles de voltaire dans candide
Le but de Voltaire, en écrivant Candide ou l’Optimisme, est de lutter contre le mal. S’il est impossible d’agir contre les catastrophes naturelles ( raz de marée et tremblement de terre à Lisbonne ), nombre de maux qui accablent les hommes peuvent être supprimés. Le progrès n’est possible que si le lecteur prend conscience de son époque et de ses travers. Voici les cibles essentielles du conteur.
L’Eglise
Institution la plus attaquée du conte, l’Eglise subit au moins trois types de critiques. Tout d’abord, elle n’est pas opposée à la logique guerrière des Etats belligérants, puisqu’au moment du massacre des armées bulgare et abare (III), les rois font chanter des Te Deum dans leurs camps.
De plus, s’appuyant sur la crédulité des gens simples, l’Eglise se sert de puissantes organisations comme l’Inquisition (VI) pour garder un pouvoir entretenu par la superstition. Intolérante, elle tâche d’éliminer les tenants d’autres religions ou de pensées jugées hérétiques. A ce titre, elle n’hésite pas à faire appel à la délation, au meurtre, à la torture et au mensonge. Manipulant les foules ignorantes, elle se dissimule derrière l’image de la vertu renvoyée au peuple, mais ses membres n’hésitent pas à se laisser aller à leurs désirs : le grand Inquisiteur partage en secret Cunégonde avec un banquier juif. Quant à la vieille, elle est la fille du pape fictif Urbain X. Cette précision traduit la désobéissance de ce pape par rapport au vœu d’abstinence que tout religieux consacré prononce. Qu’un pape transgresse ce vœu de la plus naturelle des manières paraît d’autant plus scandaleux.
Enfin, l’ordre jésuite est toujours proche des puissants, qu’ils soient aristocrates ou commerçants, comme en témoigne la présence du jeune baron chez les jésuites du Paraguay, là, les religieux « y ont tout et le peuple rien ». Pour les religieux « un excellent déjeuner était préparé dans des vases d’or », alors que « les