Cinéma propagande
À l'aube des révolutions de 1917, l'art russe connait une soif de liberté sans précédent. Les courants avant gardistes souhaitent redéfinir le rôle de l'art dans la société, mais cette réflexion n'est pas sans périls. Elle amène à la théorisation d'un art politique qui s'achève par l'instrumentalisation totalitaire de l'art à des fins propagandistes en URSS.
A) La contestation comme idéologie
1) Les courants avant gardistes
Le réalisme socialiste n'est pas né de rien. Il fut précédé des mouvements radicaux de l'Avant garde. Ces mouvements annonciateurs et promoteurs des révolutions de 1917 traduisent dans l'art, les idées politiques de la nécessité d'une révolution totale et d'un changement social. Au début du XXème siècle, la Russie devient un foyer de l'innovation culturelle. Plusieurs mouvements abstraits voient le jour on les regroupe sous le terme générique d'Avant-garde, inventé par le poète français Guillaume Apollinaire. De nombreux artistes d'avant-garde étudient à Paris et à Munich avant la première guerre mondiale et dans d'autres villes où naissent de nouvelles formes d'art. Ils en rapportent les idées de Picasso, ou de Matisse, mais introduisent des innovations qui n'apparaissent que beaucoup plus tard à l'Ouest, et poussent encore plus loin certaines expérimentations. En 1910 Vassili Kandinsky peint ses premiers tableaux abstraits à Munich tandis qu'en 1913, le peintre Kazimir Malevitch proclame les principes de l'abstraction géométrique selon lesquels la toile n'est qu'une des limites fixées par l'homme : c'est le suprématisme, qui souhaite atteindre le degré zéro de l'art en se détachant de toute les conceptions communément admises en particulier celle de la maitrise de l'espace et du sens mais qui privilégie l'harmonie des couleurs et des formes simples et épurées. Au même moment son « frère spirituel » Vladimir Tatline crée ses premiers Tableaux-relief qui deviennent des symboles du