CITIZEN KANE pdf
Mise en scène
Citizen Kane
Citizen Kane est le premier long métrage que réalise Orson Welles en 1941. Ce film contraste avec ce qui sort à la même époque par sa construction cinématographique avant tout. L’histoire est en effet racontée en flashbacks, principalement pour donner une explication à la scène majeure qu’est le prologue. Cette scène qui peut en quelque sorte résumer le film et son intrigue.
Le film commence par un noir comme à l’accoutumée. Ce noir lance également la musique qui va durer tout le long du prologue, musique qui peut être qualifiée d’angoissante et ne laissant présager rien de bon. Un fondu enchainé nous entraine vers le deuxième plan. Ce plan montre un panneau « no trespassing » (soit
« interdiction d’entrer ») accroché sur un grillage, panneau qui est mis en valeur notamment par la durée de ce plan avant le mouvement. La caméra ne va pas respecter cette interdiction puisqu’un travelling vertical plutôt lent vers le haut le long du grillage arrive ensuite, ce qui renforce cette idée d’effraction dans la propriété privée de Kane. Le plan suivant d’un grillage est toujours dans ce mouvement de travelling vertical, suivi avec un fondu enchainé d’un second plan du portail et plus précisément des décorations en fer forgé.
Cette succession de plans complétée par le travelling vertical donne l’idée que le spectateur escalade le grillage pour lancer l’histoire, qui commence véritablement à l’intérieur du chateau. Ces premiers plans sont filmés sans aucune profondeur de champ, vraisemblablement pour que le spectateur puisse se focaliser sur la tâche qu’il a à accomplir à ce moment précis, soit franchir cette barrière entre lui et le reste du récit. De plus, la longueur de cette séquence sur les grillages donne l’impression d’une barrière sans fin pour le spectateur pour qu’il arrive enfin jusqu’au lieu principal de l’action, soit la chambre de Kane. Enfin, l’enchainement des plans avec ce travelling vertical vers le haut montre le raccord dans