Classe ouvrière, conscience de classe, parti(s) et syndicat(s)
Historiquement, dans la réflexion du mouvement ouvrier, il y a un lien fort entre la place de la classe ouvrière et la lutte pour le socialisme.
a) Qu’est-ce que la classe ouvrière ?
Il y a eu de nombreux débats autour de la définition de la classe ouvrière. Par exemple, très longtemps le PCF a donné une définition très restrictive de la classe ouvrière : les salariés de l’industrie, « producteurs de plus-value ». Dans les années 60 on trouve différentes définitions sur des secteurs particuliers du salariat : on parle de « nouvelle classe ouvrière » concernant les « techniciens » censés être moins sensibles aux revendications dites quantitatives (les salaires) et plus sensibles aux revendications dites qualitatives (contrôle sur la production, autogestion). Dans les années 70, 80 et 90 d(autres théories ont mis l’accent sur le rôle des couches les plus exploitées du salariat (ouvriers immigrés, chômeurs, précaires). Ces théories se sont essentiellement développées en Italie (Ouvrier-masse, multitude). Le débat autour de la définition de la classe ouvrière reste ouvert aussi bien chez les sociologues que chez les militants. Une conception s’est dégagée, largement partagée dans notre organisation. Pour nous la classe ouvrière, le prolétariat au sens « large » regroupe l’ensemble ou, du moins, la quasi totalité des salariés, de ceux et celles qui ne vivent que de la vente de leur force du travail., ceux et celles qui en ont vécu (les retraités), ceux et celles qui ont vocation à le faire (chômeurs, jeunes en formation…). Nous ne pensons pas que toutes les catégories représentant la classe ouvrière ont le même poids social et politique, la même place dans les luttes et la stratégie révolutionnaire (grandes concentrations ouvrières riches de traditions de luttes // petites concentrations, sans histoire de luttes). Notre définition large de la classe ouvrière va de pair avec la reconnaissance de l’hétérogénéité de cette classe