classicisme
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Louis XIV et du dossier consacré au style .
1. À l'origine du classicisme
1.1. Définition de la notion
Comme tous les termes généraux qui sont d'autant plus vagues qu'ils nous sont familiers, il est malaisé d'élucider ce que recouvre la notion de classicisme. Pour l'opinion commune, serait « classique » toute œuvre grande et belle qui aurait passé l'épreuve des ans, toute œuvre qui présenterait un caractère esthétique manifeste et confirmé par le jugement des siècles.
Mais, à ce compte, n'importe laquelle des plus admirables productions de l'esprit humain serait classique : à divers titres, les œuvres de Shakespeare, de Dante, de Dostoïevski en seraient les exemples les plus probants, tout comme celles des meilleurs écrivains dits « romantiques » (→ romantisme).
Accorder l'appelation de « classicisme » à la seule beauté reconnue et éprouvée par le temps conduit ainsi vers des contradictions et des confusions. Si l'on cherche à cerner la notion de plus près, on s'aperçoit que, pour nombre d'œuvres, il vaut mieux parler de « tradition classique ». Cela induit que ces œuvres sont belles en soi, que l'histoire a approuvé le jugement des contemporains, mais qu'elles offrent aussi les signes évidents de la mesure, de la discrétion – toutes qualités appuyées par la pureté de l'expression.
En ce sens, le classicisme serait alors la traduction fine et nuancée de sentiments éternels transposés par la perfection d'un art.
À cela, il faut ajouter le sens de la rigueur et de l'ordonnance, ce qui implique un réflexe de méfiance à l'égard de tout ce qui est instinctif, primaire et non contrôlé.
1.2. L'expression d'une civilisation forte
Henri Gissey, Louis XIV en Apollon
Si l'on part de la signification première du mot, est « classique » l'auteur lu dans les classes, c'est-à-dire l'écrivain commenté dans les collèges et dans les