Claude Levi Strauss "Tristes Tropiques" p 36/37
486 mots
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Les voyages apparaissent d’abord comme un moment féérique « coffrets magiques » mais l’auteur est dès le départ dans un futur mélancolique « vous ne livrerez plus vos trésors intacts ». En effet la nature est détruite par l’Homme, il y a une antithèse entre le naturel (ile) et construction humaine (porte avion) : « des îles polynésiennes noyées de béton sont transformées en porte-avions » . C’est négatif, on le voit au lexique : « l'Asie tout entière prend le visage d'une zone maladive », « maladive » = négatif. « Les bidonvilles rongent l’Afrique » = métaphore du rongeur destructeur. Les voyages n’inspirent plus l’auteur, les destinations ont été détruites au fur et à mesure de l’histoire : « Comment la prétendue évasion du voyage pourrait-elle réussir autre chose que nous confronter aux formes les plus malheureuses de notre existence historique ? ». Pourtant la civilisation occidentale est mise en avant par le champ lexical de l’agréable, de l’extase : « Cette grande civilisation occidentale, créatrice des merveilles dont nous jouissons » mais il y a des termes liés à la condition « Elle n'a certes pas réussi à les produire sans contrepartie. ». « Ce que d'abord vous nous montrez, voyages, c'est notre ordure lancée au visage de l'humanité. » : métaphore du jet d’ordure : le touriste se prend devant les yeux la destruction des européens. « Je comprends alors la passion, la folie, la duperie des récits de voyage. » : on a une dégradation de plus en plus négative, passion > folie > duperie. Ça montre que les récits de voyages nous mentent de plus en plus. On trouve une fatalité par l’emploi du conditionnel « Ils apportent l'illusion de ce qui n'existe plus et qui devrait être encore ». Il y a un regret et une mélancolie marquée par la présence de la négation « n’ ». Encore une fatalité avec la suite de la phrase « pour que nous échappions à l'accablante évidence que vingt-mille ans d'histoire sont joués. ». La fatalité est renforcée par l’emploi de l’hyperbole «