Cocteau
Jean Cocteau, La Machine infernale, lecture expliquée, par Georgette Wachtel
La Machine infernale, acte IV, depuis la didascalie : « OEdipe aveugle apparaît. Antigone s’accroche à sa robe. » jusqu’à la fin.
Objectifs :
– Familiarisation avec le mythe antique; retour à OEdipe-Roi de Sophocle ;
– Fonction du dernier acte de la tragédie ; modernité de la tonalité tragique ;
– Modernisation du mythe : interprétation originale, selon une thématique propre à
Cocteau.
Présentation de la pièce et du passage à expliquer
Jean Cocteau a été le premier dramaturge français à reprendre au XXème siècle le mythe antique en commençant par Antigone en 1922, au lendemain de la première guerre mondiale, fidèle en cela à la tradition qui, d’après Simone Fraysse dans son ouvrage, Le mythe d’Antigone, voit « surgir l’éloge [du personnage] chaque fois qu’un conflit grave met la nation en danger. »
Le passage à étudier est extrait de La Machine infernale, dont le héros est OEdipe depuis son ascension fulgurante jusqu’à son écrasement final, broyé par la machine implacable du destin. Le première représentation de la pièce, écrite en 1932, eut lieu à la Comédie des
Champs-Élysées, dirigée par Louis Jouvet.
Nous étudierons d’abord la fonction du passage dans la structure de l’oeuvre, puis sa tonalité, enfin le sens que donne J. Cocteau à ce vieux mythe magnifiquement illustré par
Sophocle au Vème siècle avant J.-C.
I Fonction du passage : C’est la dernière scène, c’est-à-dire l’épilogue qui dénoue la crise et rétablit l’ordre.
1. Justification du titre de la tragédie : La Machine infernale
Le spectateur a été mis devant un emballement irrésistible du destin, rendu sensible par le traitement du temps.
Les trois premiers actes se déroulent en vingt-quatre heures, respectant la règle classique de l’unité de temps, tandis qu’au dernier acte le rideau se lève, découvrant un « OEdipe vieilli », à la barbe grise, « dix-sept ans après les faux bonheurs », selon la