Coeur artificiel
Alain Carpentier vient de présenter le premier prototype de cœur artificiel autonome français, dont il espère implanter le modèle définitif d’ici trois ans sur un patient.
Le cœur artificiel intégralement implantable, et d'une seule pièce, qui vient d'être présenté à Paris est plus qu'une invention. c'est le fruit de vingt années de recherches menées par le professeur Alain Carpentier. L'homme est l'un des plus grands spécialistes de ce domaine. Fondateur et directeur du laboratoire d'étude des greffes et prothèses cardiaques de l'Université Paris VI, spécialiste de chirurgie cardio-vasculaire et de transplantation d'organes à l'Hôpital européen Georges Pompidou à Paris, professeur à l'École de Médecine Mount Sinai à New York, il a reçu en 2007 le Prix Lasker pour la recherche médicale pour la mise au point de bioprothèses valvulaires en cartilage de porc.
Certes, l’idée d’un tel organe de synthèse n’est pas nouvelle. L’idée remonte à 1960 et à partir de cette date, de nombreuses réalisations ont vu le jour dans les laboratoires à l’état de prototypes. Le premier modèle opérationnel, le Jarvik 7, avait été implanté en 1982 sur un dentiste retraité de 61 ans américain, Barney Clark, qui survivra un peu plus de trois mois. Mais beaucoup plus gros qu’un cœur naturel, l’appareil était relié à un encombrant compresseur extracorporel de plus de 40 kg. D’autres inconvénients rédhibitoires limitaient l’utilisation de telles prothèses, comme la quantité d’énergie consommée, et les risques de coagulation à l’intérieur de l’appareil.
La même architecture que le cœur naturel
Le prototype Carmat de cœur artificiel de Alain Carpentier n’occupe que 40% de la taille du Jarvik et pèse 1200 grammes. Dans sa version opérationnelle, il sera encore réduit à 900 grammes. Plus lourd que l’organe naturel (300 grammes), il reste cependant parfaitement acceptable par l’organisme. Carmat reproduit l’architecture du