Cohésion sociale et instance d'integration
Hiver 1954 : l’Abbé Pierre lance, au cœur d’un des plus rigoureux hivers qu’a connu la France, un appel en faveur des mal-logés en France. Hiver 2006 : l’association Les Enfants de Don Quichotte installe des tentes sur le canal Saint-Martin pour dénoncer la situation des sans-abris et des mal-logés. Rien n’a changé en France en un demi-siècle ?
La solidarité serait-elle défaillante ? Pourtant, chaque année, chaque nouvelle édition du Téléthon se traduit par une générosité croissante. Paradoxe ? Pour nous émouvoir, les pauvres doivent-ils passer à la télévision ? Ainsi, se pose pleine et ancienne la question de la solidarité, des solidarités (privées et publiques), la question du lien social, du comment vivre ensemble.
La notion au cœur de ce chapitre, c’est le lien social. Le lien social peut se définir comme l’ensemble des relations qui attachent les individus et les groupes les uns aux autres. C’est lui qui permet d’assurer la cohésion sociale et l’intégration des individus. Le lien social est, dans les sociétés contemporaines, à la fois un lien économique, politique et culturel.
[pic] Un lien politique : ce sont les analyses du « contrat social » : les hommes s’associent pour se protéger, des dangers de leur environnement, et se protéger d’eux-mêmes (violence). L’État a pour mission d’assurer l’ordre public, de mettre fin aux violences privées et permettre à tous de vivre en paix (Thomas Hobbes, Le Léviathan, 1651).
[pic] Un lien économique et marchand, qui est rendu nécessaire par l’interdépendance des hommes entre eux pour leur propre survie. Pour les économistes libéraux, c’est le marché qui assure la conciliation des intérêts individuels (Théorie de la main invisible de Smith).
[pic] Un lien culturel : les membres d’une même société partagent des croyances, des valeurs, des buts communs, qui sont transmis notamment au cours du processus de socialisation. C’est en particulier la conception que développe