I- Colonisation et décolonisation françaises (des années trente à 1962)
Deuxième domaine colonial dans le monde, l’Empire français semble connaître un apogée avant 1939, mais cet apogée est trompeur et annonce le temps de la décolonisation que la France refuse après 1945 et qui s’achève en 1962 au prix de deux guerres meurtrières.
A) L’Empire colonial à son apogée (avant 1939) : 1) La domination coloniale :
L’Empire français atteint en 1939 son étendue maximale avec 12 millions et demi de km2 et 70 millions d'habitants. Toutes les colonies françaises dépendent de la métropole, mais il existe des modes de dominations différents. Certaines sont des protectorats (Tunisie, Maroc), Etats sous le contrôle de l’administration coloniale ; la plupart sont administrées directement par des gouverneurs français (AEF, AOF, Madagascar, Indochine) et sont dotées du statut de colonies. L’Algérie représente une exception puisque, constituée de trois départements et seule colonie française de peuplement (1 000 000 de Français y vivent), elle fait partie officiellement de la France.
Les sociétés coloniales sont marquées par le racisme qui légitime la supériorité des Blancs sur les « indigènes ». La plupart des colonisés, à l’exception des habitants des « vieilles colonies » devenus citoyens français depuis l’abolition de l’esclavage en 1848 (Antilles, Guyane, La Réunion), dépendent du code de l’indigénat et sont soumis à l’arbitraire de l’administration coloniale. 2) Les contestations :
Outre-mer, les résistances anticolonialistes sont nombreuses ; ainsi en 1930, l'Empire français connaît une sérieuse alerte en Indochine qui connaît des insurrections, des manifestations, des grèves et des mutineries : un immense mouvement soulève la jeunesse et la paysannerie vietnamienne contre la domination française, l’ordre colonial n’est rétabli qu’après une très dure répression. En Algérie, le mouvement nationaliste est créé par Messali Hadj autour du slogan « un pays :