Comment faire un compte rendu de ce livre, court mais dense, que la plupart des lecteurs et lectrices de clio ont probablement lu dès sa parution, il y a déjà deux ans, et qui a fait déjà l'objet de nombreuses critiques
1 Voir ce qu'en dit par exemple N.C. Mathieu, « Bourdieu ou le pouvoir auto-hypnotique de la domina (...)
2Tout d'abord, je me suis félicitée, comme beaucoup, que P. Bourdieu mette tout le poids symbolique de sa notoriété de sociologue reconnu et légitime, pour analyser la domination masculine qui, en dépit de son évidence et de son universalité, continue à être niée ou sous-estimée par beaucoup. En quelques 134 pages exclusivement centrées sur cette question, il met au jour, en utilisant les notions ou concepts qu'il a forgés dans son travail antérieur (habitus, violence symbolique, marché des biens symboliques), les modalités spécifiques d'un rapport de domination entre êtres humains, tellement incorporé dans nos schèmes de perception, de pensée et d'action, qu'on ne le voit plus lorsqu'il ne prend pas des formes extrêmes. L'auteur poursuit et développe les idées qu'il avait déjà exposées en partie dans un article paru en 1990 dans Actes de la Recherche en Sciences sociales. Mais il les présente ici de manière plus approfondie et organisée en trois chapitres. Le premier intitulé « une image grossie », part de l'analyse qu'il avait naguère menée sur la culture des Berbères de Kabylie, pour mettre au jour la manière dont est