Comment les salles de spectacle européennes ont développé le concept d'immersion
Introduction Dès la Renaissance italienne jusqu'au 19ème siècle, des projets de salle de spectacle ont recherché les solutions architectoniques adéquates pour une meilleure immersion du spectateur dans l'illusion du tableau scénique.
Tout naturellement, dans le cours du 20ème siècle le cinéma puis la vidéo ont pris le relais de ces expérimentations, avec des solutions aussi variées que le « poly-écran » ou l'écran "sphérique". Nous interogerons donc sur la place des salles d'immersion virtuelle dans cette quête du réel.
Où il sera question de rectangles, de cubes, de cylindres et de sphères …
1. Problématique La problématique de la mimésis et de la duplication du réel qui alimente notre réflexion pourrait se résumer ainsi: on observe en Occident depuis la fin du Moyen-âge, une tension permanente entre le champ que l’on contemple et observe, parfaitement délimité et ordonné, représentant une portion de monde, et l’immersion du point de vue dans le monde figuré lui-même.
L’apparition de la perspective moderne, définie par les Italiens, a évidemment fourni à lapeinture une nouvelle valeur au cadre qui la délimitait depuis l’Antiquité. Valeur d’ordonnancement de l’univers représenté autour d’un point de fuite, et d’une frontière (les bords du tableau) qui laisse dorénavant au spectateur la possibilité d’imaginer un hors champ, ordonné selon les mêmes règles. Lorsque les humanistes italiensvont tenter de recréer la scène théâtrale antique, à partir notamment des textes de Vitruve, ce cadre perspectif s’imposera de lui-même, d’où ces scénographies bien connues d’un Peruzzi, d’un Scamozzi ou d’un Serlio. De même que la perspective du tableau pictural impose un point de vue central, de même la scène italienne impose un point de vue central privilégié, celui du spectateur de référence (le prince,