Comment préserver les biens communs mondiaux ?
Comment préserver les biens communs mondiaux ?
Le 19 juin 2012, Elinor OSTROM mourait. Cette économiste américaine reçut le prix Nobel de l’économie en 2009, en même temps qu’Oliver Williamson, pour son travail sur la gouvernance des biens communs. Elle fut également la première femme à avoir reçu le prix Nobel de l’économie. Cette théoricienne des biens communs publia en 2010 La gouvernance des biens communs, pour une nouvelle approche des ressources naturelles. En économie, un bien est un objet utilisé pour combler un besoin ou un désir. Il est généralement défini comme tangible, par opposition au service, qui ne l’est pas. La notion de bien commun, ou bien public impur, désigne un bien rival, c’est-à-dire que sa consommation par un agent influe sur la quantité de bien disponible, et non-exclusif, ce qui signifie qu’une fois que le bien est produit, tout le monde peut en bénéficier. Une des premières références au terme est attribuée à Thomas d’Aquin. Cette catégorie de biens fait partie des quatre catégories définies par la rivalité et l’exclusion, les autres étant le bien public ou collectif (non-rival et non exclusif), le bien privé (rival et exclusif) et le bien de club (non-rival et exclusif). Un bien commun mondial est alors un bien commun très étendu. Les poissons consommables et potentiellement soumis à la pêche, ainsi que l’eau, en sont des exemples, à l’instar des forêts à rayonnement mondial, comme en Amazonie, avec une biodiversité très importante, qui est elle-même parfois considérée comme un bien commun mondial. Dans notre société moderne, les biens communs mondiaux ont besoin d’être régulés, c’est-à-dire gérés.
Quelles actions concertées remplacent le marché dans la régulation des biens communs mondiaux ?
Nous répondrons à cette question en nous penchant dans une première partie sur l’inefficacité du marché en tant que régulateur de ces biens, avant d’étudier dans une seconde partie les autres régulateurs existant à