Comment réinscrire les moments d’inattention dans un processus d’attention ?
“Toutes les expériences multitâches ne sont pas désastreuses”, nous explique le psychanalyste Yann Leroux… Un bon exemple du multitâche réussi, c’est celui des mères de famille : qui pensent au petit dernier, surveillent la cuisson du repas et téléphonent en même temps… Souvent, c’est assez harmonieux. Sauf quand l’un des éléments se met à disfonctionner : le petit dernier pleure, le rôti brûle… “Il suffit d’un stress pour que l’harmonie qu’il peut y avoir à accomplir plusieurs tâches en même temps transforme d’un coup l’ambiance de toute la maison.”
“Certes, l’attention n’est pas une ressource infinie”, souligne-t-il. “Je comprends autant les arguments de ceux qui dénoncent le multitâche que de ceux qui le pratiquent. Si quand j’écris un article je garde un oeil sur Twitter, il y a des liens heureux qui peuvent se faire. Ce sont les bienfaits bien connus de la sérenpidité. Mais à d’autres moments, parfois, Twitter m’agace, m’attaque, me persécute… tout en ayant du mal à couper. Dans ces moments là, comme beaucoup, je m’appuie sur Twitter pour ne pas faire mon travail initial… Twitter est un prétexte pour accélérer le désinvestissement de mon travail initial… Twitter me permet d’arrêter une tâche que je n’étais en fait pas en train de faire.”
Comme le conclut l’article du Time, tout cela semble surtout encore question d’éducation et d’accompagnement des personnes, des parents et des éducateurs dans l’utilisation de ces outils numériques. David Levy, professeur à l’Ecole d’information de l’Université de Washington, a constaté, à sa grande surprise, que son public d’étudiant pourtant très technophile, était très préoccupé par la crainte de se perdre dans le flou du multitâche ou de l’infobésité.
“Le problème”, explique le psychiatre Edward Hallowell, “c’est ce que que vous faites et ne faites pas si ces moments électroniques deviennent trop importants – trop importants pour