Commentaire amphitryon racine
Amphitryon de Molière, 1668, acte II scène 1
Dans la cour du Roi Soleil, la mode théâtrale est au classicisme. De nombreux dramaturges tels que Racine, Corneille, Molière prennent pour cadre spatio-temporel la mythologie. Molière écrit Amphitryon en 1668 en s’inspirant de l’auteur antique Plaute. Sa pièce tourne autour de la conception du demi-dieu Hercule : Jupiter prend l’apparence d’Amphitryon afin de séduire Alcmène la femme de celui-ci et Mercure prend l’apparence de Sosie. Dans un extrait de la première scène de l’acte II, Sosie, le valet d’amphitryon, tente de raconter sa mésaventure à son maître : il a rencontré son double qui l’a battu, mais Amphitryon ne le croit pas. Comment Molière rend-il le jeu des doubles comique ? A travers la confusion et l’incompréhension des doubles, Molière donne tout son comique à la scène.
Pour justifier l’échec de sa mission : annoncer à Alcmène l’arrivée d’Amphitryon, Sosie raconte à Amphitryon dans deux monologues d’alexandrins et d’octosyllabes, sa rencontre avec son double. Il nomme son double « ce moi ». Molière utilise la métaphore filée, la comparaison et le parallélisme afin de les confronter. Le double ressemble à Sosie physiquement mais pas dans son attitude. Sosie le décrit totalement à l’inverse de lui. Tous les vers se finissent par des rimes croisées à l’exception du monologue de Sosie. Molière rompt la régularité des rimes des vers évoquant le double. Ces vers se finissent par des rimes embrassées. Le double est courageux « le cœur haut », « ce moi vaillant », robuste « plus robuste que moi » alors que Sosie est peureux « au moi poltron », « m’a fait filer doux ». Son double est plus fort que lui : « qui frappe comme quatre », « le bras fort », « ce diable m’a rossé comme il faut ». Ses exploits sont connus : « j’ai en reçu des témoignages », « s’est fait connaître ». Le double est donc mieux que Sosie et le domine «ce moi qui s’est montré mon maître ». Sosie a