L’apologue est utilisé pour donner une visée morale ou argumentative à un texte, il a souvent pour but de prouver quelque chose. C’est sous cette forme que Jacques Cazotte a choisi d’écrire Aventure du pèlerin en 1763. Le passage que nous étudierons met en scène un Roi de Naples naïf qui croit à la sincérité des membres de sa Cour et un pèlerin qui, ayant parcouru le monde, finit par connaitre sa véritable nature et va tenter de la révéler au roi. Mais comment Cazotte tente t’il de convaincre le lecteur de l’hypocrisie du monde ? Nous démontrerons dans un premier temps que l’auteur a réussi à rendre son texte captivant, puis dans un deuxième temps, nous montrerons son but moralisateur.

Tout d’abord Cazotte a conféré à sont texte un grand dynamisme dans le but de maintenir l’intérêt du lecteur. En effet, ce dynamisme est introduit dès le premier paragraphe puisqu’il utilise comme tout premier mot le complément circonstanciel « Le lendemain ». Ceci laisse penser au lecteur que les faits qui vont suivre seront d’une importance capitale étant donné qu’il marque une rupture avec les évènements de la veille. Ce sentiment est renforcé par l’utilisation de plusieurs verbes d’actions à la suite qui donnent un rythme soutenu: « reçoit », « amène », « donne », « sort »… Le fait des les avoir conjugués au présent de narration amplifie cette impression d’importance des évènements à suivre. Le rythme du texte est encore accéléré avec le fait que l’auteur utilise plusieurs l’énumération notamment lorsque le roi sort de son entretien avec le pèlerin, il est décrit : « d’un air rêveur, embarrassé, capable d’intriguer tous les spéculatifs de la Cour », puis quand Cazotte veut lister les personnes intriguées par ce comportent il réutilise ce procédé : « le ministre, la maîtresse, le favori, ceux enfin qui avaient part à la confiance ». De plus le dialogue omniprésent est également un élément destiné à maintenir le lecteur en éveille. La succession de personnage entraine de