Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se définit un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal incarné par l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection ; son maître mot est la raison. Le bourgeois gentilhomme est donc une œuvre ancrée dans ce mouvement. Ecrite en 1670 par Molière, la pièce caricature la condition d’un bourgeois dans sa volonté acharnée d’élévation sociale. Elle décrit les mœurs de personnages du 17ème siècle. L’extrait étudié prend place dans l’acte IV, scène 2, pendant le nœud de l’histoire lorsque Madame Jourdain découvre son mari en compagnie d’une marquise à une fête organisée par celui-ci. Une situation conflictuelle s’amorce mais prend des détours comiques. Une problématique guidera l’analyse de cet extrait : comment établir une critique de la société à travers une scène de comique ? Nous nous attacherons tout d’abord à dépeindre le portrait du personnage pittoresque qu’est Madame Jourdain. Par la suite, nous analyserons cette scène de conflit dans laquelle la tension et le comique se répondent constamment.

Mme Jourdain est une femme bourgeoise haute en couleurs, de bon sens et énergique. Elle se tient droite et lorsqu’elle se fâche, met les poings sur ses hanches. Elle est franche, dit ce qu’elle pense, mais sait faire preuve de subtilité lorsque la situation l’exige. Celle-ci parait très en colère contre son infidèle mari qui tente de s’élever au dessus de sa condition. Plusieurs détails permettent de le confirmer. En effet, ses phrases sont presque toutes ponctuées de manière exclamative ou interrogative, qui reflète une vivacité dans ses propos, une véhémence et une répartie rapide. De nombreuses figures de style marquent l’ironie avec laquelle elle s’exprime (ce qui apporte également un élément de comique). Parmi celles-ci la répétition de l’interjection : « Ah, ah ! » ou l’antiphrase, utilisée à plusieurs reprises : « Je