Commentaire- camus
Caligula est une pièce de théâtre de quatre actes proposée en 1944 par Albert Camus. C’est dans cette pièce, qu’attristé par la perte de sa sœur et amante Drusilla, Caligula va devenir un monstre sanguinaire et va provoquer la révolte du peuple autour de lui. Camus a décidé de réécrire le personnage de Caligula en y infusant ses propres détails personnels. La scène 14 de l’acte IV est le dénouement ; les conjurés s’amènent à lui pour le tuer. En quoi ce monologue et cette mise en scène, contribuent-ils à accompagner et clore le dénouement ? Dans une première partie, nous verrons comment Albert Camus, par un monologue et à l’aide des registres pathétique et tragique, a dédoublé le personnage de Caligula et dans une seconde partie, nous étudierons les caractéristiques de la mise en scène, puisées dans le théâtre de l’absurde et appuyées sur des didascalies.
Il est possible de définir cet extrait comme un monologue car entre les deux personnages, l’un occupe la quasi-totalité des répliques dans cette scène (18 lignes), Caligula, tandis qu’Hélicon ne dit que quelques mots (1 ligne). Les didascalies reproduisent le même schéma, c’est-à-dire qu’elles caractérisent, presque toutes, le personnage de Caligula. Ce monologue abrite le dédoublement du personnage, la duplication de Caligula : il s’adresse à une personne imaginaire. Pour se faire, Albert Camus a recouru à un accessoire remplissant exactement cette transformation : un miroir comme le prouvent, par exemple, plusieurs didascalies « va vers le miroir » (ligne 1) ou encore « approche du miroir » (ligne 22). En effet, tout au long de son monologue, Caligula parle à ce miroir qui lui renvoie sa propre image, et qui matérialise ainsi sa conscience : « Je sais pourtant, et tu le sais aussi » ; « et c’est toi que je rencontre » ou son côté maléfique « je suis pour toi plein de haine ». De plus, de nombreuses figures de style chaperonnent ce dédoublement et