INTRO : Le monstre est un être dont le physique et la sauvagerie causent l'effroi. La nouvelle de Borges, La Demeure d'Astérion est une réécriture du mythe du Minotaure et du Labyrinthe. Le thème de la monstruosité est essentiel dans cette nouvelle. La focalisation interne, qui permet au lecteur de s'identifier au personnage, perturbent les représentations habituelles du monstre chez le lecteur. Présente-t-il les caractéristiques du monstre? Ou est-il un être humain?

DEVELOPPEMENT : Tout d'abord on peut dire que le Minotaure est monstrueux envers les autres. Tous les neuf ans, il tue sept jeunes filles et sept jeunes garçons qui lui sont offert en sacrifice. Leur mort ne parait pas causer de remords au Minotaure qui ne semble pas avoir conscience de son rôle dans leur mort.
Par ailleurs le monstre est monstrueux envers lui même : il s'automutile. Il est aussi monstrueux par son apparence : mi-homme, mi-taureau, c'est un être hybride issu d'une union contre nature. C'est un héros tragique, c'est la faute de ses parents s'il existe, c'est un destin dont il n'est pas responsable. Il est unique : il s'en glorifie et en souffre en même temps.
Sa personnalité marque aussi sa différence. Il a peur des autres, il n'a pas les mêmes activités, il est exclu de la communauté.
Il ne se sent pas monstre, ce sont les autres par leurs réactions qui le constituent comme monstre. C'est en lisant les réactions de terreur des habitants qu'on comprend qu'Astérion est un monstre. Ce que semble exprimer la nouvelle, c'est que c'est parce que les gens ont peur qu'il est un monstre.
Le point de vue interne laisse l'interprétation ouverte. Il pose la question de la monstruosité sous forme de doute. Astérion appelle la venue de son rédempteur. Si le Minotaure l'attend, c'est qu'il est conscient de ses fautes et crimes : cette attitude le rend humain. Le lecteur comprend donc sa souffrance, sa solitude, sa détresse, dans la description de ses jeux, qui font plus penser à une