Commentaire composé: "l'incident du peigne"
« L’incident du Peigne[1] »
Katarina Miller
« Si c’est la raison qui fait l’homme, c’est le sentiment qui le conduit. » Cette affirmation de Jean-Jacques Rousseau, extraite du roman Julie ou La Nouvelle Héloïse[2], constate la philosophie principale chez Rousseau. Nous sommes tous définis par ce que nous avons vécu, ressenti à travers nos expériences. C’est cette notion notamment qui va inspirer Rousseau à écrire son œuvre autobiographique, Les Confessions,[3] le premier de son genre à apparaître en France. Dans Les Confessions, Rousseau prend sa plume pour parler de lui et mettre en lumière cette idée que toute compréhension, toute raisonnement est né en soi, à l’intérieur de nos expériences. L’autobiographie de Rousseau est apparue sur scène à la fin du 18e siècle. Dans le récit qui nous est soumis, intitulé « L’incident du peigne[4] », Rousseau énonce un souvenir significatif de son enfance, motif tradition dans une autobiographie, où Rousseau, à la garde des Lambercier, est accusé à tort d’avoir cassé un peigne de Mme Lambercier. Cela va susciter une séries d’événements provocateurs qu’un jeune Rousseau sera obligé de surmonter Nous tenterons de mettre en évidence tout d’abord la présentation d’une scène tragique et chargée d’émotions. Il faudra aborder en deuxième lieu, la notion de l’injustice, un thème devenu centrale dans les œuvres de Rousseau. Nous achèverons, enfin, notre analyse en soulignant la dimension fondatrice de cette scène.
Une première remarque s’impose, le langage utilisé par Rousseau donne naissance à une scène tragique, remplie d’émotions infantiles. Avant toute chose, les temps suggèrent un traumatisme. Nous observons tout d’abord que le texte commence avec l’imparfait ligne 1 : « J’étudiais un jour […] » qui ressemble à la phrase classique du conte de fée, « il était une fois ». Cette utilisation de l’imparfait évoque une sensation de dureté. Puis, d’un seul coup nous avons