Commentaire composé : L'aveu de Phèdre
L’aveu de Phèdre
Racine, Phèdre (1677), Acte II scène V
Phèdre, connue pour être l’une des oeuvres les plus importantes de Racine, a marqué le début de son succès en 1677, pour en faire un des plus grand tragédiens du classicisme. Cette pièce, inspirée par la tragédie grecque d’Euripide, Hippolyte porteur de couronne (Ve siècle avant J.-C.) et la tragédie latine de Sénèque, Phèdre (Ier siècle avant J.-C.), représente l’amour prohibé de Phèdre, femme de Thésée, pour son beau-fils Hippolyte. Elle se situe à Trézène, cité grecque du
Péloponnèse.
Ce passage, scène 5 de l’acte II, rapporte la rencontre de Phèdre et Hippolyte après la mort de
Thésée, lorsque Phèdre avoue sa passion à Hippolyte. Cette tirade représentant l’aveu tragique de
Phèdre marquera un important rebondissement dans la pièce.
En quoi Phèdre, dans ce monologue de l’aveu, apparaît-elle comme un personnage de tragédie ?
Dans un premier temps, nous montrerons comment cette héroïne est marquée par la fatalité, puis nous verrons comment elle est en proie à cette passion, pour finir sur son langage, marqué par un style élevé et sublime.
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Phèdre est dans ce texte, marquée par une fatalité. Cela, notamment à cause de sa généalogie avec les dieux. Phèdre, fille de Minos et Pasiphaé, petite fille de Zeus, fait dans cet extrait un certain nombre de fois allusion aux divinités. En effet, on retrouve l’importance de ces liens par le biais de reprises anaphoriques : « Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc […] Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle » (l. 10-12). On remarque également, dans ce même champ lexical de la divinité, les « vengeances célestes » (l. 8), avec une allitération fricative, qui ne fait qu’en amplifier l’importance. Ce vers donne l’impression que les dieux sont à l’origine du malheur de
Phèdre. En effet, sa famille est maudite par les dieux. La généalogie divine d’Hippolyte est également mise en valeur. Par exemple,