Commentaire composé
C’est un texte extrait de Vendredi ou les Limbes du Pacifique de Michel Tournier. Il se situe à l’avant-dernier chapitre du roman. Il est axé sur la décision de Robinson de rester sur l’île, décision qui constitue de point de divergence principal par rapport à l’œuvre de Daniel Defoe. A travers ce commentaire, nous essaierons de répondre à la question : quels sont les motifs de cette décision. L’extrait se compose de deux parties qui expliquent la décision de Robinson : dans la première, nous suivons le regard de Robinson tourné vers l’île ; les raisons seront donc inhérentes à l’île et à son beauté et dans la deuxième, ce regard devient introspectif et nous avons accès à l’intériorité du protagoniste. Le capitaine du Whitebird propose à Robinson de les accompagner. Or, cette proposition de quitter l’île intervient en pleine période héliophane où Robinson passait ses journées exposé au soleil qu’il prend désormais pour Dieu. Aussi, sur le navire, Joseph lui propose-t-il de profiter des dernières minutes ensoleillées pour « faire son plein d’énergie ». Dans un cadre romantique, celui du coucher du soleil, le protagoniste semble en parfaite harmonie avec la nature et peut entendre le chuchotement des eucalyptus de la plage. Robinson se laisse aller à la rêverie et le lecteur suit sa méditation qui passe par le regard. Il « regarda longtemps », puis « voyait » et c’est ce changement du regard et de son angle que le lecteur adopte. Il regarde d’abord le ciel avec sa lune lumineuse, luminosité qui est mise en valeur par la métaphore « en porcelaine translucide ». Puis le regard descend et le naufragé voit l’île, parée de lumière, comme dans une apparition. Et c’est cette « vision » qui l’amène à la décision de rester sur l’île. L’emploi du passé simple dans la phrase emphatique « c’est là qu’il prit conscience de la