Nous sommes au paroxysme de la pièce Les Fausses confidences, de Marivaux, au moment où tout bascule. C’est l’aveu de Dorante. Cet aveu a été préparé à la scène 13. Le tout a été préparé par l’écriture de la lettre qui est une épreuve (difficulté avec laquelle le héros est aux prises). Araminte elle-même met Dorante à l’épreuve, ce qui est très théâtral. Epreuve dans le sens où Dorante souffre. Dorante avoue que Marton n’est rien pour lui. Puis Araminte cherche à faire dire son amour à Dorante. Ce passage intervient au moment où le processus de l’aveu est bien engagé. Il est divisé é en 3 parties. Progression dans la contrainte, laquelle progression se trouve autour du portrait. Nous allons montrer comment le dialogue conduit vers une situation de crise. Les statuts des deux personnages sont très différents. Chez Araminte : il y a le lexique de l’autorité (« votre conduite blesse la raison... Que prétendez-vous ? »). Discours qui puise son autorité du fait qu’il repose sur la raison et discours basé sur les questions. Dorante est opposé à Araminte : lexique de la soumission amoureuse (« être avec elle... propose », « je veux dire... vois pas » ⇒ restrictions). Le vocabulaire de Dorante est négatif, ce qui traduit la soumission. Les deux paroles des deux personnages ont des fonctions opposées. Araminte : provoquer Dorante qui lui doit se taire le plus possible, reculer. Deux étapes critiques qui augmentent la tension (l’aveu et l’intrusion de Marton). LES JEUX de scène se précipitent : Dorante se met à genou puis se relève.
Comportement contradictoire.
Le comportement d’Araminte est bouleversé à la fin de la scène. Le discours d’Araminte qui était autoritaire évolue en forme de faiblesse (« ah, ciel », « vous m’êtes insupportable... »). La conclusion est donnée par l’aparté d’Araminte.
Amour doublé d’un double obstacle : celui du préjugé et de l’amour propre. L’amour est associé à la fragilité. La parole de l’amour est une dépendance et