Commentaire de hegel sur l'esthétique
Sur un texte court :
D’après l’opinion courante, la beauté créée par l’art serait même bien au-dessous du beau naturel et le plus grand mérite de l’art consisterait à se rapprocher, dans ses créations du beau naturel. S’il en est vraiment ainsi, l’esthétique comprise uniquement comme science du beau artistique, laisserait en dehors de sa compétence une grande partie du domaine artistique. Mais nous croyons pouvoir affirmer, à l’encontre de cette manière de voir, que le beau artistique est supérieur au beau naturel, parce qu’il est un produit de l’esprit. L’esprit étant supérieur à la nature, sa supériorité se communique également à ses produits, et, par conséquent à l’art. C’est pourquoi le beau artistique est supérieur au beau naturel. HEGEL, Esthétique
[INTRODUCTION]
(Thème du texte)
Comme l’histoire de l’art nous en offre l’éclatante et impérissable illustration – au travers notamment des paysages ou des natures mortes – les grands maîtres s’inspirent fréquemment de la contemplation de la nature pour élaborer leurs plus illustres chefs-d’œuvre. D’où la tendance du public à imaginer que la plus haute vocation de l’artiste n’est autre que de reproduire fidèlement les spectacles de la nature.
(Thèse de l’auteur)
(Structure du passage)
(Indication
facultative des parties entre parenthèses) Or, contrairement aux principes des écoles réalistes qui prétendaient que l’art n’était qu’imitation et copie de la nature, Hegel – philosophe allemand du début XIXe siècle – n’hésite pas à inverser ici le rapport hiérarchique entre nature et art, en affirmant clairement la supériorité du beau artistique sur le beau naturel. Afin d’étayer son propos, Hegel commence, dans une première partie, par exposer la thèse du sens commun, tout en dégageant implicitement ses limites (I). Cette critique lui permet, dans un second temps, de renverser le point de vue de l’opinion courante pour énoncer sa propre thèse,