Commentaire de la nuit de mai
Extrait des Nuits, Alfred de Musset : la Nuit de Mai
Les Nuits est un recueil de très longs poèmes. Ce sont des dialogues entre le poète et la muse, entre Musset l'individu et Musset le poète.
Après une blessure d'amour, le poète est incapable d'écrire : la muse l'incite à reprendre la plume malgré et grâce à sa douleur (cf. rupture Musset/George Sand).
L'extrait contient la dernière tirade de la muse, à la fin de la Nuit de Mai.
Ce poème est rédigé en alexandrins, avec des rimes suivies excepté pour les premiers vers (rimes embrassées).
Musset énonce la conception qu'il a de la fonction de la poésie.
Il va utiliser un personnage fictif ("le pélican" - vers 101 à 129) afin de prouver sa thèse : il écrit un apologue. Un apologue est un récit ; il faut donc analyser ici l'art du récit. Mais c'est un récit qui expose une morale ; il faut donc également s'intéresser au contenu de cette morale par rapport à la thèse énoncée.
A partir du vers 130, il compare le comportement du pélican du récit avec celui des grands poètes. Le pélican devient de symbole des grands poètes. Le vers 130 introduit la nature symbolique de l'oiseau ; c'est une sorte de conclusion.
Musset définie la fonction qu'il donne à la poésie en définissant les grands poètes.
Le thème abordé dans ce poème est la douleur.
Le comportement du pélican symbolise la fonction du poète selon Musset.
L'apologue du pélican (vers 101 à 129) :
Les quatre premiers vers évoquent un sentiment de tristesse. Musset expose la fatigue du pélican, dans une atmosphère monotone (vers 102 : "brouillards", "roseaux"). On note de nombreuses assonances en [a] et allitérations en consonnes lourdes liquides et nasales. La présence des petits et leur comportement vulgaire, accentué par des sonorités désagréables (allitération en [r], son dur), donnent à la scène un côté sordide. La scène prend un aspect sinistre.
Il y a un contraste entre les petits et l'oiseau adulte. Le pélican garde un aspect