Commentaire de texte gérard de nerval les filles du feu sylvie "une époque étrange"
I. Un tableau de l'Histoire
a) Le tableau de la génération de Nerval.
Le cours du récit est traversé et interrompu par des considérations générales qui sont destinés à l'éclairer. Nerval sait que son amour désespéré témoigne d'une inquiétude répandue dans son époque est liée à la crise d'une civilisation. Chateaubriand avait déjà décrit le mal du siècle dans René (1802). Il racontait les états d'âmes éprouvés par des jeunes gens de sa génération au lendemain d'une période tourmentée. Plus de trente ans se sont écoulés entre René et l'époque à laquelle songe Nerval : dans tout ce temps, un Empire s'est édifié, puis écroulé ; une restauration n'a pas su se maintenir ; une nouvelle révolution a installé un règne bourgeois, sans principes, sasn traditions, dont les coeurs et les esprits généreux ne peuvent se satisfaire. Le capitalisme industriel et bancaire se développe. La bourgoisie s'enrichit et s'empare des positions dominantes de l'Etat; mais beaucoup de jeunes-gens et quelques-uns de leur aînés qui ont préservés l'idéalisme de la jeunesse ressentent le besoin d'une foi nouvelle, propre à leur rendre des raisons de vivre. Recherche difficile, désordonnée, douloureuse, qui correspond à un nouveau mal du siècle, plus lourd et plus poignant. Le témoignage de Nerval ressemble à celui de Musset, qui déclare en 1936 dans Les Confessions d'un enfant du siècle : "Tout ce qui était n'est plus; tout ce qui sera n'est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux". Ainsi, Nerval qui comme Gautier et Musset a 20 ans en 1830, brosse le portrait de ce lendemain de révolutions. Il définit cette époque en opposition aux autres périodes troublées.
b) L'évolution des autres périodes troublées
Nerval décrit son époque par opposition ces autres époques ligne 2 : "ce n'était pas". Il évoque "le vice élégant" de la Régence ligne 4 ou "les folles orgis du