Commentaire de texte pascal
Les enjeux sont doubles. Il s’agit d’abord montrer qu’aucun athéisme ne peut être véritablement heureux. L’athée libertin peut bien se moquer de Dieu, mais c’est pour s’être rendu aveugle à la détresse de sa condition. En ce sens, sa quête de jouissances relève d’une insouciance coupable et d’une indifférence déraisonnable plus que d’un véritable bonheur. Mais il s’agit également de penser le remède à la détresse des hommes, qui ne peut résider que dans la foi. C’est là la dimension apologétique du texte, dont la finalité n’est pas seulement de faire penser mais de convertir.
Le texte se découpe en trois moments : dans une première partie, Pascal décrit la condition humaine, qui s’identifie à une condition essentiellement malheureuse. Dans la seconde, il explique pourquoi toute l’histoire n’a pas suffit à instruire les hommes de leur condition. Dans la dernière, il rend compte de cette condition et pose la nécessité de sa résolution en Dieu.
Première partie : la contradiction de la condition humaine (lignes 1 à 9) a. Le désir universel d’être heureux (lignes 1 à 5)
Le texte s’ouvre sur l’affirmation d’un désir universel d’être heureux. Dans ce cadre, la diversité infinie des moyens d’y parvenir est moins signifiante que l’universalité de la fin poursuivie : si les hommes empruntent une infinité de chemins, tous visent la même destination. b. L’impuissance universelle à le devenir (lignes 6 à 9)
Il y a cependant une contradiction entre un désir universel de bonheur et une impuissance toute aussi universelle à l’atteindre. Cette contradiction constitue le fond de la condition humaine, et aucune condition particulière, de la plus basse à la plus haute, ne parvient à la résoudre. Toutes les conditions particulières sont englobées dans l’universelle condition humaine, qui est une condition essentiellement