Le baptême de Clovis et sa portée politique.

Le texte qui va être présenté ici est un extrait de la Lettre de l’évêque Avit de Vienne au roi Clovis. C’est un texte narratif écrit en 498 dans lequel Avit de Vienne félicite Clovis de s’être fait baptiser. Avit de Vienne est né en 450 à Vienne, et fut élu archevêque de Vienne en 475. Cette lettre fut donc rédigée en 498, l’année du baptême de Clovis, qui avait décidé de se convertir pour obtenir le soutien de l’Eglise. Le règne de Clovis était en rupture avec celui de ses ancêtres, qui restaient cantonnés au Nord de la Gaulle, et ne cherchaient guère à étendre leur empire. Les règnes de Mérovée, grand père de Clovis, et Childéric, père de Clovis, ne comportaient aucun caractère religieux. Clovis, par ce baptême, renversa donc les caractéristiques des monarchies de ses prédécesseurs. Pourtant, on dit que c’est sous Clovis que la dynastie mérovingienne s’est vue attribuer sa véritable identité. Nous pouvons donc nous demander comment est-ce que l’évêque a accueilli la nouvelle du baptême de Clovis ? Nous verrons premièrement que l’évêque Avit de Vienne est extrêmement critique envers la façon de gouverner des ancêtres de Clovis, avant de voir dans une deuxième partie, que cet évêque se réjouit du baptême de Clovis, et espère que cet empire permettra le renouveau du christianisme, grâce à un empereur religieux et ambitieux.

I – La critique de la société mérovingienne faite par l’évêque.
Dans cette partie nous allons donc voir ce que reproche Avit de Vienne au peuple mérovingien, avant de voir qu’il s’attaque également à ses chefs. A- La critique du peuple mérovingien.
Avit reproche au peuple mérovingien de ne pas être réellement religieux, de ne pas évoluer dans les traditions chrétiennes, mais plutôt dans les coutumes de leurs ancêtres et de leur nation. « La plupart des hommes, s’ils sont exhortés par leurs prêtres ou conseillés d’abandonner leurs erreurs, se contentent d’opposer la coutume de leur nation,