Quelle est la fonction sociale du rire ? Les œuvres Goscinny : faire rire, quel métier ! témoignage d’Eliette Abécassis d’Aymard du Chatenet et Caroline Guillot ; Le Guépard, de Giuseppe Tomasi di Lampedusa ; Petite philosophie des histoires drôles de Luc de Brabandère ; Madame Bovary, de Flaubert et « Entreprises au bord de la crise de rire… de Fabien Fournier explorent différentes facettes de cette fonction. Le rire, qui établit bien souvent une dialectique entre des aspects contraires, peut être un rire fédérateur ou d’exclusion sociale. Il peut également avoir une fonction de construction, voire de confortation identitaire, ou, à l’opposé, de discrédit de l’autre.

Entre nous trois ». Ce lien a créé une connivence entre les frères et sœurs qui semble d’autant plus délicieuse que les parents en sont exclus : « ce qui fut un lien (…) comme une langue commune que les parents ne comprenaient pas ».
Dans Le Guépard de l’écrivain Giuseppe Tomasi de Lampedusa, le héros Tancredi établit lui aussi une relation privilégiée avec la belle Angelica qui à la fois exclut sa cousine Concetta et à la fois se moque d’un sujet normalement sacré, d’autant plus en Italie, les bonnes sœurs à l’aide d’allusions cachées en évoquant un éventuel « martyre » auquel les « laides et vieilles » seraient prêtes.
Pour Luc de Brabandère, le rire a une évidente fonction au sein de la collectivité. Sa fonction agressive est connue. Elle consiste notamment à ridiculiser l’autre. Au sein de cette dialectique agresseur/agressé, l’humour revêt par effet une fonction défensive qui peut permettre à la victime ou l’opprimé de transcender sa propre souffrance. Il attribue d’autres fonctions sociales à l’humour, notamment une fonction intellectuelle qui permet à un groupe restreint de se reconnaître : « il faut de l’esprit pour s’amuser d’un jeu de mots ». L’humour permet ainsi de se situer au sein d’un groupe humain, d’une classe sociale ; une fonction sociale permettant à celui qui est le porteur