Aurélie Benne Master 2 DASSS

Psychosociologie du travail

Commentaire de film « Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés » de Sophie Bruneau et de Marc-Antoine Roudil

Le film que nous allons nous attacher de commenter est un documentaire de Sophie Bruneau et de Marc-Antoine Roudil réalisé en 2005 et d’une durée d’une heure vingt minutes. Sophie Bruneau, anthropologue de formation est cinéaste et chercheur à l’Institut de sociologie de l’Université Libre en Belgique. Spécialisée dans le documentaire elle en a réalisé de nombreux avant 2005 avec son compagnon Marc-Antoine Roudil, photographe et spécialisé lui aussi dans le documentaire. Ce documentaire a pour thème la souffrance dans le monde du travail. Ce projet est né de la lecture par les cinéastes, d’un ouvrage qui connut un retentissement important lors de sa parution en 1998 au Seuil : Souffrance en France sous titré La banalisation de l’injustice sociale de Christophe Dejours, psychiatre et psychanalyste. Dans ce livre ce dernier révèle une réalité méconnue celle de la souffrance au travail. Ainsi les réalisateurs notent « Ce livre fondateur parle de la souffrance subjective de ceux qui travaillent et de la banalisation du mal dans le système néolibéral. Suite à cette lecture, nous avons eu besoin de faire quelque chose de notre côté, à notre façon, de poser un geste cinématographique. Pas en réponse mais plutôt en continuité : dessiller les esprits, participer à la réflexion, nourrir le débat public. Ce débat qui est quasi inexistant dans

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l'espace public ».1 Pour traiter de ce sujet les réalisateurs ont eu l’idée de filmer les consultations dans trois hôpitaux franciliens. Ainsi ils justifient leurs choix : « Le film raconte un hors-champ qu'il est impossible de filmer frontalement : la souffrance au travail. D'abord, filmer le travail à l'intérieur des entreprises est très difficile voire impossible. Ce sont des lieux de pouvoir où le regard d'observateur critique du cinéaste