commentaire du texte de albert memmi

982 mots 4 pages
L’Impasse, cocon familial, refuge bienheureux préservé par « les deux barres de fer qui prot[ègent] la porte extérieure contre les voleurs et les pogromes[2] ». Dans ce roman d’inspiration autobiographique, qui est aussi un roman d’apprentissage, les parents apparaissent de prime abord comme des divinités[3] omnipotentes.

La quête de soi : « à cheval sur deux civilisations[4] »

L’épisode scolaire rompt toutefois la tranquillité de l’enfance, il révèle au narrateur son indigence, dans le chapitre IV intitulé « Les deux sous », et sa judéité dans le chapitre suivant. Mais l’école, symbole du rationalisme occidental, signe aussi le rejet des parents et de la communauté. L’antithèse est parfaite. Ainsi, le chapitre VI de la deuxième partie, « La danse », est-il tout à fait frappant : la danse de la mère y est envisagée via l’isotopie[5] de l’obscurantisme[6]. Dans le chapitre « La première communion », le pronom personnel « nous » (« nous vivions en tribu ») laisse vite sa place au pronom « ils », souvent accompagné de termes péjoratifs, notamment du champ lexical de l’animalité[7]. La rupture est consommée, d’autant que les membres de la famille maternelle sont définis par le champ lexical de l’homogénéité - « ils avaient une âme commune », « ils se ressemblaient tous », « si voisins, si homonymes », « ils étaient identiques » (p.78-81) - ce qui ne peut qu’être condamné par le narrateur à la recherche de sa propre singularité et de son unicité.

En effet, l’identité du personnage principal s’apparente à une fêlure, jusque dans le hiatus de son nom : « Mordekhaï Alexandre Benillouche » – Alexandre « claironnant, glorieux, me fut donné par mes parents en hommage à l’Occident prestigieux[8] » ; Mordekhaï marque sa judéité (nom d’un glorieux Macchabée), mais aussi sa classe sociale, puisque c’est aussi le nom de son grand-père pauvre qui vivait dans le ghetto.

Toujours je me retrouverai Alexandre Mordekhaï, Alexandre Benillouche, indigène dans un pays de

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