Commentaire epitaphe de marie
Marie Dupin, jeune paysanne de Bourgueil, reçoit ici un poème de 14 décasyllabes pour accompagner un bouquet de fleurs de la part du poète. Une nouvelle fois, il associe à la beauté des fleurs l'hommage amoureux, mais aussi la conviction de la brièveté de la vie. Ce poème est constitué de trois phrases, une par quatrain, et une seule pour les deux tercets. Le XVIème siècle est caractérisé au niveau poétique par un renouveau des formes du Moyen Age. Le sonnet est une de ces formes nouvelles, emprunté à l’italien Pétrarque. Un groupe de poètes va réfléchir à cette poésie nouvelle : la Pléiade, regroupant sept poètes, les deux plus célèbres étant Du Bellay et Ronsard. Ronsard est certainement le plus célèbre de la Pléiade, et le plus reconnu à son époque. Ses recueils de sonnets amoureux sont toujours dédiées à une femme ; ainsi, la Continuation des amours s’adresse t-elle à une jeune paysanne nommée Marie. Ce poème est un sonnet régulier de type CC DEED, en alexandrins. Le poète tente de convaincre Marie de la nécessité de l’aimer et d’aimer de façon plus générale. Nous pourrons nous demander comment, derrière le lyrisme amoureux apparemment personnel et intime se dessine une conception plus générale de l’amour.
I. ENVOI DU BOUQUET ET ASSIMILATION DE LA FEMME AUX FLEURS
Vers 1 : Dès le premier « je vous », le poète et la femme qu'il aime se trouvent en scène. Le présent du verbe « envoie » actualise le geste. Le mot « bouquet » est mis en valeur car il est séparé, isolé au centre du vers. Vers 2 : Le verbe « trier » suppose un choix, ce qui renforce l'attention déjà présente dans « que ma main ». « épanies » signifie que les fleurs sont au summum de leur et suggère en même temps la proximité du déclin qui suivra cet épanouissement. Vers 3 : « Qui ne les eût à ce vêpre cueillies » veut dire "si on ne les eût cueillies ce soir". Le thème du déclin envahit à présent le texte, le mot « vêpre » est mis en relief par le rejet du