Commentaire composé : Le Retour au Désert de Bernard-Marie KOLTÈS (II, 6, Zhor)

La pièce Le Retour au Désert de Bernard-Marie KOLTÈS date de 1988. C’est donc du théâtre contemporain sur un sujet presque contemporain puisque l’action de passe pendant la guerre d’Algérie, dans les années soixante donc. Sur la scène, deux protagonistes s’affrontent violemment, d’une part la sœur, Mathilde, qui revient en France dans l’intention de récupérer la maison familiale et aussi de régler des comptes, d’autre part le frère, Adrien, propriétaire de l’usine familiale qui occupe la maison et que Mathilde va chasser. Trois personnages secondaires assistent à l’affrontement, Edouard, le fils de Mathilde, ainsi qu’Aziz et Madame Queuleu, des domestiques d’Adrien. L’affrontement entre le frère et la sœur, intense et palpitant, constitue une belle scène de théâtre. Nous verrons également que le caractère clairement symbolique d’Adrien et de Mathilde donne sa portée à l’œuvre car le théâtre de KOLTÈS est engagé. Mais l’auteur place délibérément les spectateurs dans l’embarras : comment choisir en effet entre un partisan odieux de l’ordre établi et une imprécatrice qui perd manifestement la raison ?
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« Qu’ils se tapent donc » déclare Aziz au début de l’extrait, signalant que dès cet instant Adrien et Mathilde sont au bord de la violence physique. Les didascalie montrent que la scène est très animée. Dans un premier temps Aziz et Edouard interviennent pour séparer le frère et la sœur (2ème didascalie). Ils y parviennent puisque Adrien et Mathilde sont maîtrisés et entraînés, mais pas tout de suite, pas sans avoir dû lutter en scène (3ème didascalie). Et ce n’est qu’une fausse sortie : Adrien et Mathilde reviennent et l’affrontement reprend, seulement verbal. Ce jeu de scène serait comique n’était la teneur des propos échangés et cette violence presque physique entre un frère et une sœur, d’âge mûr, appartenant à la bonne bourgeoisie, qui se haïssent à cause de la parenté qui