Commentaire : « Le Mal », Rimbaud, Poésie, 1870.

« Le Mal » rédigé par Arthur Rimbaud est tiré du recueil Poésie, en 1870. Ainsi, ce sonnet classique est composé d’alexandrins (vers de douze syllabes), des rimes croisées dans le quatrain et des rimes suivies dans le tercet. Comme le titre l’indique « Le Mal » peut s’appliquer certes à la guerre et aux souffrances qu’elle génère, mais aussi un terme qui évoque la théologie, surtout lorsqu’il est doté d’une majuscule. Le terme évoque la thématique du Bien et du Mal qui domine la religion chrétienne. Le Mal semble s’appliquer à tout ce qui peut être négatif. Ici le poète nous dénonce la guerre mais quel est le message que l’auteur veut nous faire passer. Pour répondre à cette problématique, nous verrons dans un premier temps la dénonciation de la guerre et dans un second temps la dénonciation de la religion : indifférence de Dieu aux souffrances des hommes, vénalité des prêtes. Tout d’abord, la dénonciation de la guerre est développée dans les deux quatrains. Nous constatons le champ lexical de la guerre « mitraille » (V.1) ; « bataillons en masse » (V.4) ; « qu’écarlates ou verts » (V.3) qui renvoient aux couleurs des vêtements militaires et « le feu » (V.4).Nous pouvons dire que ce champs lexical est renchéri par l’isotopie de la mort « croulent » (V.4) ; « broie » (V.5) ; « Pauvres morts ! » (V.7). Une présence d’opposition au vers 5 avec « cent milliers d’hommes » et « un tas fumant ». De plus, « les crachats rouges » (V.1) signifient les trajectoires des balles, ainsi « crachats » est un terme dévalorisant mais aussi agressif. Ensuite l’auteur évoque le Nature au vers 8 : cette nature ici allégorisée (recours à la majuscule). Il s’agit de la mère nature, protectrice nous le constatons grâce à « toi qui fis ces hommes » (V.8). Le contraste entre la nature et la guerre est renchéri par les rencontres à la rime des termes « bleu » et « feu » (de l’air et du feu) et des termes « broie »