LA n°1 : Le mariage de Figaro, Acte V, scène 3, Beaumarchais (1778)

Intro :
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais est un dramaturge français du 18ème siècle. Auteur du mariage de Figaro, comédie en 5 actes publiée en 1778, et qui constitue le second volet d’une trilogie mettant en scène le personnage éponyme (le barbier de Séville en 1775, la mère coupable en 1792). Cette pièce subira la censure et ne sera jouée qu’en 1784. Dans la scène 3 du dernier acte, nous avons le plus long monologue de l’histoire du théâtre français. Figaro, pensant que Susanne l’a trahi, et sur les conseils de sa mère, il se rend au jardin où ont lieu les RDV. A travers cette tirade, Figaro philosophe sur sa vie tout en menant un réquisitoire social.
Il est donc intéressant de se demander en quoi ce récit de vie est une virulente critique de la société ? Pour ce faire, nous étudierons ds une première partie la diversité de la vie aventureuse de F, pour ensuite analyser le tableau critique de la société du 18ème siècle fait pas Beaumarchais.
I – la vie aventureuse de Figaro :
Ce monologue retrace la vie de Figaro depuis sa naissance et se présente comme un autoportrait à travers lequel le personnage nous énumère ses expériences successives. 1) Caractéristiques de la vie de Figaro
Le personnage présente sa vie de façon synthétique en insistant sur le nombre d’expériences et l’effort qu’il a fourni afin de démontrer qu’il s’est fait tout seul : « Il m’a fallu déployer plus de sciences et de calculs pour subsister seulement » (l.8). Sa force viens aussi de l’obscurité de sa naissance « fils de je ne sais pas qui » (l.12). Il doit lutter pour la vie lorsqu’il dit dans la ligne 8 : « Il m’a fallu déployer plus de sciences et calculs pour subsister ». Cette hyperbole implique qu’il a mené tout le long de son existence une vie dure. Cette force du survie est associée au désir de réussite malgré les obstacles auxquels il est confronté « volé par des bandits, élevé dans leurs mœurs »