commentaire le nègre de suriman
Voltaire (1694-1778) est un philosophe des Lumières. Ce déiste (croyant simplement en l’existence de Dieu) est l’auteur de Candide ou l’optimiste paru en 1759. Le livre nous raconte les aventures du jeune Candide après son renvoi du château de Thunder-Ten-Tronckh et l’extrait à commenter se situe au chapitre XIX ; il s’intitule « le nègre de Surinam ». Candide et son ami Cacambo rencontrent un esclave très mal en point, nommé Martin, qui va susciter leur pitié. A travers ce texte, Voltaire, écrivain engagé, dénonce l’esclavage. Il convient donc de se demander quelles sont les démarches argumentatives de ce philosophe des Lumières qui dénonce l’esclavage à travers un conte philosophique ? Dans un premier temps, nous montrerons qu’il utilise un discours argumentatif efficace puis nous prouverons qu’il va aussi soutenir sa thèse par le biais du récit.
Tout d’abord, nous expliquerons l’efficacité de l’argumentation dans le discours de l’esclave. Il s’agit du témoignage d’un « nègre » qui va s’appuyer sur plusieurs registres afin de défendre au mieux sa thèse. Premièrement, il y a le registre pathétique. Nous pouvons voir que l’auteur va utiliser le champ lexical de l’horreur, ligne 4 : « l’état horrible » ligne 19 : « horrible ». Lorsqu’il décrit les traitements réservés aux esclaves ligne 8-9-10 : « la meule nous attrape le doigt, on nous coupe la main : quand nous voulons nous enfuir, on nous coupe la jambe : je me suis trouvé dans les deux cas » nous pouvons voir les conditions horribles des esclaves. De plus, nous pouvons constater la tristesse de l’esclave grâce à l’énumération lignes 14-15 : « les chiens, les singes et les perroquets » qui va renforcer l’hyperbole : « mille fois moins malheureux que nous ». Nous pouvons constater que ce discours va toucher Candide lignes 22-23 : « et il versait des larmes en regardant son nègre ». Ceci nous montre que l’état de cet esclave est pathétique au point de faire pleurer