Commentaire le portrait ovale
2nde 3
« Le portrait ovale », Edgar Poe
Commentaire composé
[Séquence n°1 : la nouvelle]
I. Un univers vraisemblable
La nouvelle met en place un cadre réaliste, qui coïncide avec l’univers réel du lecteur, et dans lequel il va pouvoir se projeter. Pour que le lecteur accorde crédit à ce qui lui est raconté, Poe utilise divers procédés, dont certains sont propres à la nouvelle fantastique, et d’autres spécifiques à cette nouvelle.
1. La focalisation interne
Tout d’abord, le narrateur principal (celui du récit cadre, que l’on repère de la ligne 1 à la ligne 93) est interne ; c’est même un narrateur-personnage : en effet, il parle à la première personne, et donne accès à ses impressions subjectives, évoquant, par exemple, à la ligne 19, son « profond intérêt» pour les peintures, ou encore, à la ligne 35, son « déplais[ir] » face à la position des objets de la pièce. Ce procédé est courant dans la nouvelle fantastique, car il permet l’identification du lecteur au narrateur, et donc, son adhésion au récit.
2. Un narrateur rationnel
Le récit du narrateur-personnage est d’autant moins mis en cause que celui-ci est rationnel. Comme souvent dans la nouvelle fantastique, celui qui raconte l’histoire a recours a une pensée théorique, qui n’admet pas facilement l’écart à la logique ; ainsi, c’est pour reprendre ses esprits qu’il ferme d’abord les yeux, au moment où il découvre, troublé, le portrait ovale (« pour penser, - pour [s]’assurer que [s]a vue ne [l]’avait pas trompé, - pour calmer et préparer [s]on esprit à une contemplation plus froide et plus sûre », lignes 51 à 55). Il ne se contente pas de sa propre expérience pour tirer des conclusions hâtives et déraisonnables (il refuse de croire à l’existence de phénomènes surnaturels), mais soumet son expérience à un examen critique, à ses « réflexions » (ligne 80). Il confronte, dans un deuxième