Commentaire le vent nous portera
Noir Désir était reconnu comme le plus grand groupe de rock français dans les années 1990, du fait des qualités musicales indéniables de chacun de ses membres, mais aussi du travail très poussé de
Bertrand Cantat sur les textes mis en musique ensuite par le groupe. Des Visages, Des Figures -sorti le 11 septembre 2001- est son dernier album, avant le drame de Vilnius en août 2003 qui conduira à la condamnation de Bertrand Cantat à 8 ans de prison et à la dissolution du groupe en novembre
2010. Le vent nous portera, est la chanson la plus connue de l'album, elle évoque la fuite du temps, le départ, le souvenir, autant de thèmes récurrents de la poésie lyrique. En se penchant ici uniquement sur l'étude du texte, on peut se demander en quoi ce texte constitue-t-il une sorte « d'invitation au voyage » entre optimisme et lucidité ?
Dans un premier temps, on verra que l'on peut considérer ce texte comme une célébration de l'ouverture ; puis dans un second temps comme une forme de lucidité idéale.
La tonalité première qui frappe le lecteur – ou l'auditeur- est celle de l'engagement, de la découverte assumée, affirmée, où le départ est synonyme d'ouverture. Le premier vers est ainsi la proclamation catégorique que la route n'est en rien redoutable, qu'elle est une chance, un peu comme une forme de défi. Le texte est ainsi traversé par un champ lexical du mouvement perçu comme une progression : « La route », les « méandres », la « trajectoire », des « taxis », « la marée monte », « frapper à ta porte ». On peut y voir une curiosité, un commencement : bouger, c'est évoluer. Se pose alors la question du sens dans toutes ses significations :
– la direction : le mouvement ne peut qu'ouvrir à des horizons nouveaux où «tout ira bien».
L'adverbe « là » à la fin de la première strophe fait penser au début du refrain baudelairien du poème des Fleurs du Mal, l'invitation au voyage « Là tout n'est qu'ordre et