Commentaire "les colchiques" apollinaire
Guillaume Apollinaire poète du début du XX siècle, auteur du recueil Alcools, nous offre ici un poème intitulé « les colchiques ». Cette oeuvre est un sonnet déguisé, publié pour la première fois dans « la Phalange » en 1907. Il fait partie du cycle d'Annie Playden et a été composé en 1902 lorsqu' Apollinaire séjournait en Allemagne. Ce poème lyrique, nous présente un paysage automnal et bucolique où, dans un pré, des vaches paissent au milieu des colchiques. Nous verrons comment ce cadre, va être utilisé par l'auteur pour bâtir un poème original où la femme est comparée à une fleur de colchique.
Dans la première partie, nous étudierons l'ambiguïté de ce paysage où se mêle danger, mélancolie et gaieté, beauté. Ensuite, nous verrons le lien unissant la fleur du colchique à la femme. La dernière partie traitera de l'originalité de ce poème d'amour.
Ce poème prend place dans un cadre automnal, plus exactement dans un pré où la mélancolie et le danger s'opposent à la gaieté et la beauté.
Dans ce poème, le danger majeur semble être la fleur du colchique qui bien qu'elle soit belle est aussi vénéneuse. L'auteur utilise à deux reprises en fin de vers, dans la première strophe, le verbe « s'empoisonnent ». De plus, il qualifie ce pré de « vénéneux » ce qui en fait un cadre mortel pour les vaches qui y paissent. Ces mammifères au repos donnent une impression de lenteur au texte. On pourrait très bien les imaginer meuglant de façon monotone ce qui accentuerait davantage la lenteur de ce texte. D'autre part, l'assonance en « an » du vers quatorze « tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent » contribue à cette effet de lenteur et accentue encore plus cette monotonie. Les comparaisons des vers cinq et six introduites par la conjonction « comme » donne une forte impression de monotonie où tout semble tourner en rond. Le vers sept où « sa vie ...s'empoisonne » le temps semble s'interrompre pour toujours. A ces deux notions