Commentaire lettre 175 liasons dangeureuses
Placée à la toute fin du recueil, la lettre 175 respecte les codes d’écriture de l’excipit.
a)Les marques de la fin
Tout au long de la lettre, de nombreux indices signalent explicitement qu’il s’agit de la fin du roman ; l’indicateur temporel « enfin » (l.1), l’expression « le sort de » (l.1), qui nous indique que le destin de la marquise s’achève dans ces lignes, le participe passé « rempli » (toujours l.1), impliquant lui aussi la notion d’achèvement et le mot « adieu » (ligne 47), qui prend ici une résonnance nouvelle puisqu’il désigne l’adieu de madame de Volanges à madame de Rosemonde, mais il peut aussi être lu comme l’adieu de l’auteur Laclos à ses lecteurs. Enfin l’expression « une seule liaison dangereuse » (ligne 40) est un rappel explicite du titre de l’œuvre, créant ainsi une boucle avec les premières pages du roman.
b)Le sort des principaux personnages est réglé
Sous forme de bilan, la lettre 175 règle le sort des principaux personnages qui se trouvent dans l’impossibilité d’écrire eux-mêmes pour rendre compte de leur situation.
- La fin des méchants
L’extrait est tout d’abord consacré au sort de la marquise de Merteuil ; le portrait final qu’en dresse madame de Volanges est uniformément négatif. La description de la libertine est régie par le champ lexical, négatif, de la perte (« elle y a perdu un œil », « elle l’a perdu tout d’une voix »), est ponctué de qualificatifs à valeur péjorative (« elle était vraiment hideuse »). Le seul verbe d’action dont la marquise soit le véritable agent est un verbe de mouvement signalant la fuite (« elle est partie seule », « elle a pris la route de la Hollande »). La lettre dresse donc le bilan d’un échec. Avec la mort de Valmont et la déchéance de la marquise, les coupables sont punis.
- La fin des « victimes »
Après avoir réglé le sort de madame de Merteuil, le narrateur évoque celui du couple des jeunes naïfs. Ici encore, c’est l’idée de fuite, de perte qui domine. A bien des