Commentaire littéraire britannicus
Dans cette première scène de la pièce Britannicus, l’auteur, Jean Racine, installe avec finesse tous les ingrédients nécessaires à une montée crescendo vers une atmosphère inquiétante et oppressante.
Développement :
On trouve à l’aube naissante la mère de l’empereur, Agrippine, attendant le réveil de son fils dans un palais désert. Une mère bannie par son fils de l’endroit où il vit, l’obscurité, les phrases d’Albine, claquant comme un fouet V.2 : « Faut-il que vous veniez attendre son réveil ? » V.4 : « La mère de César veille seule à sa porte ? » V.5 : « Madame retournez dans votre appartement. »
En cinq vers, Jean Racine plante une ambiance chargée où l’on s’interroge déjà sur quels tourments peuvent hanter une mère repoussée de la sorte.
Après une telle injonction Agrippine aurait dû partir mais elle reste V.7-8 : « Je veux l’attendre ici. Les chagrins qu’il me cause m’occuperont aussi le temps qu’il repose ». On ressent définitivement les angoisses d’Agrippine. Les mots sont posés. L’on comprend alors l’importance et la difficulté de cette relation et sans présager de la suite, on est certain que cette relation jouera un rôle majeur dans les évènements à venir.
Dans ces mêmes vers dits par Agrippine, l’auteur nous montre par la relation personnelle qu’a NERON avec sa mère, le fond de ce qu’il est et de son tempérament. Six vers dans lesquels sont décris les doutes de la mère, quant au caractère « monstrueux » de son fils. Dans la deuxième préface de Racine, celui-ci dépeint Néron comme « un monstre naissant qui n’ose pas encore se déclarer et cherche des couleurs à ses méchantes actions ».
Mais, Albine ne croit pas un mot de ce que prédit Agrippine. Les vers 19-20 « Tout lui parle, Madame en faveur d’Agrippine. Il vous doit son amour. » Une réponse lapidaire est donnée par la mère qui reste sur son doute. Albine défend Néron. On comprend que Néron doit être ainsi perçu par l’ensemble du peuple. V.25-26 : « Depuis 3 ans entier,