En tant qu’homme politique et écrivain du XIXe siècle, Victor Hugo n’a cessé de combattre les injustices et les abus de la société. En effet, ayant à cœur le bien de la société et non celui des aristocrates, il n’hésite pas à publier face aux idées courantes, telle que pour plaider la cause des misérables – rejetés de la société -. Le roman « Le Dernier Jour d’un condamné », écrit en 1828 alors qu’Hugo n’a que 26 ans, sera toutefois l’annonce de son premier vrai combat : combat contre la peine de mort. Il s’agit là d’un plaidoyer sous forme de fausse autobiographie dénonçant les atrocités provoquées par la peine capitale. Il complètera plus tard sa lutte par le roman « Claude Gueux », en 1834. Dans « Le Dernier Jour d’un condamné », au moyen d’un long monologue intérieur, Victor Hugo, attaque les idées générales reçues de la « mise à la guillotine ». Il fait part de la longue souffrance morale, encourue par le condamné les dernières semaines de sa vie. On ne connaît ni le nom, ni le crime commis par le personnage, mais l’on sait ce qu’il ressent… Le 39e chapitre de ce roman illustre très bien cette pensée, un interrogatoire introspectif mené par le condamné sur cette même souffrance. Mais ce calvaire n’entrainerait-il pas la douleur, douleur mental, douleur de l’âme, qui quant à elle n’engendrerait pas l’horreur ?

Souffrance, maitre mot du condamné. Un supplice perpétuel l’entrainant à penser, penser à la vie, aux choses, puis plus les jours avancent, plus il se rapproche de sa fin et ses pensées se détournent peu à peu vers ce qui l’attend : l’échafaud. Le protagoniste s’interroge, sans cesse, tel un cercle vicieux ; des questions et des questions, des questions à rendre fou ! En effet, le condamné n’attendant plus que la date de sa mort, ne sachant pas si c’est de l’impatience ou de la peur qui le guette, se questionne… Et contrairement à l’idée que se font les magistrats, le prisonnier ne se repentit pas sur son crime, loin de là, il réfléchit à sa