Jean Jacques Rousseau (1712 – 1778) fut un écrivain emblématique du siècle des lumières, un siècle qui encourage la quête du savoir et propose un nouveaux style de raisonnement fondé sur l’esprit d’examen et non plus sur des démonstrations morales et religieuses. Rousseau a connut le succès à son époque grâce à ses contributions à l’Encyclopédie, son oeuvre « Discours sur les Sciences et les Arts », ainsi que par l’opéra « Le Devin du village » (1752), mais l’œuvre qui lui a permit l’accès à la postérité fut « Les Confessions ». C’est une œuvre autobiographique au cours de laquelle Rousseau présente ses angoisses, ses aspirations ainsi que ses contradictions. Le texte que nous allons découvrir dans ce commentaire s’agit d’un extrait de « Discours sur l’Inégalité » publié en 1755 en réponse à un sujet proposé par l’académie de Dijon. Dans Cet œuvre, dont nous analyserons ici un extrait, nous allons voir comment Rousseau alimente le mythe du « bon sauvage », une idée très présente dans la culture européenne du dix-huitième siècle. Dans un premier temps nous allons voir comment l’auteur fait l’éloge des hommes primitifs, puis comment par le hasard, ce mode de vie sain et prospère a été modifié et détruit.

La technique argumentative qu’emploi l’auteur pour mettre en valeur sa thèse est très intéressante. Dans la première partie du texte nous constatons l’emploi du « on », un pronom personnel indéfinie qui a comme effet d’inclure le lecteur, ainsi que la présence de plusieurs verbes modaux, devoir « dut être l’époque la plus heureuse » (l 2) et sembler « semble confirmer que ». Cela suggérerait donc que la première partie du texte est un raisonnement hypothétique. Lors de la deuxième partie du texte nous constatons un passage entre l’hypothèse et la narration avec l’emploi du passé simple « ils vécurent libres » (l 14), un des principaux temps du récit, et des indicateurs temporels tel « Tant que » et « dès ». Rousseau souhaite montrer à son lecteur