Commentaire littéraire la maline
Pour nous plonger dans le cadre de son poème, Rimbaud stimule nos sens. Il fait appel à l’ouïe et la vue, ainsi qu’à l’odorat et le goût pour nous présenter le décor et ses sentiments. La vue est le premier sens sollicité. En effet, il place l’action de son poème dans « la salle à manger brune » (vers 1). Le mot « brune » est particulièrement mis en valeur par la césure provoquée par la virgule. Cette couleur brune peut faire référence à des boiseries, et étant dans un estaminet, aux tables, chaises ou autres comptoirs. La couleur brune du mobilier provoque dès lors une impression de chaleur, le brun faisant partie de la gamme chromatique des couleurs chaudes, de confort, qui permet au lecteur de partager dès le premier vers l’aise du narrateur. Rimbaud stimule également notre ouïe. D’une part par le texte en lui-même, d’autre part par la musicalité du poème. Au premier vers du second quatrain, apporte un nouvel élément au décor, une horloge (« j’écoutais l’horloge »). Cette horloge, bien loin d’être un compte à rebours, ou un objet égrenant d’interminables secondes, est un outil du bien-être du narrateur. En effet, le mot horloge, placé au début du second hémistiche de l’alexandrin, est mis en relief, portant un accent sur sa première syllabe. De plus, l’allitération en /j/ (trois occurrences de la chuintante : « mangeant », « j’écoutais », « horloge ») intègre