commentaire marie tudor
Nous allons étudier ici une œuvre de Victor Hugo, dramaturge de talent et chef de file du Romantisme. Marie Tudor, est un drame en trois journées. L'extrait que nous verrons ici se déroule lors de la seconde journée, à la scène IV, lorsque la Reine Marie reçoit Gilbert, le fiancé de la maîtresse de son amant, pour mettre au point une vengeance. Nous nous demanderons en quoi cette scène est-elle représentative de l'oeuvre hugolienne ? Pour ce faire, nous montrerons d'abord qu'elle regroupe nombre des caractéristiques du drame romantique. Dans une seconde partie, nous mettrons en évidence son importance au sein de la pièce proprement dite.
Premièrement, nous nous attarderons sur la façon dont l'intrigue et l'action sont rendus, ainsi que sur les causes de tout ceci. Dans cet extrait, l'auteur est fidèle à sa vision du drame. En effet, ses préfaces (Cromwell, Marie Tudor), véritables manifestes du genre, trouvent ici un écho particulier : selon Hugo, « tout ce qui est dans la nature est dans l'art », et il s'agit bien ici de colère, de trahison « Une femme te trahit », d'amour, de vengeance « je n'en voulais que pour me venger », et de jalousie « Ce Fabiani ! Cette Jane ! ». Mais dans la nature, il n'existe pas seulement des concepts et des sentiments, il y a aussi des gens en suivant des conventions sociales précises. Ceci est illustré par les dialogues : d'un côté on trouve la déférence de Gilbert, et de l'autre la supériorité simple et évidente de la Reine. Mais ici aussi, une certaine vision du théâtre se fait sentir, et le « beau » côtoie le « laid », le « magnifique » croisant le « grotesque ». Ainsi, aux « Votre Majesté », « Madame », « Reine d'Angleterre », et autres formes de politesse se mêlent des « stupides », « il est fou ! ». De plus, un autre thème cher à Victor Hugo est présent : le peuple. Selon lui, le théâtre ne doit pas perdre de vue le peuple qu'il civilise. Il