Commentaire : marx, extrait du capital
De même que l'homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l'homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société et le mode de la production. Avec son développement s'étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l'homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu'ils la contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle et qu'ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine.
Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C'est au delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s'épanouir qu'en se fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité.
Marx, Extrait du Capital
Les deux royaumes qui sont ici opposés sont d'une part le royaume de la nécessité et d'autre part le royaume de la liberté. Mais contrairement à ce que l'on pose classiquement, la nécessité ne s'arrête pas avec la maîtrisse de la nature. Le travail humain ne libère l'homme mais est une suite de l'aliénation de l'homme à la nécessité naturelle. En effet, lorsque l'homme travaille, il ne fait que prolonger sa tentative de maîtrise de la nature. Il faut donc penser que le royaume de la liberté commence lorsque l'homme maîtrise son travail en le partageant et en le contrôlant pas des règles strictes qui font qu'il