Commentaire mesure de nos jours - mado
Mesure de nos jours est le dernier roman de la trilogie de Charlotte Delbo Auschwitz et après.
Dans cet ouvrage l’auteure tente d’expliquer au lecteur, à travers son témoignage et ceux de ses camarades, la difficulté, voire l’impossibilité, pour les rescapés des camps, de revivre leur vie. Dans ce fragment, nous découvrons le récit bouleversant de Mado, une des camarades de Charlotte Delbo, qui raconte ses souffrances depuis son retour des camps.
1- Le sentiment d’être morte
Tout au long de son témoignage, Mado explique qu’elle a le sentiment d’être morte. En effet, elle raconte que sa vie s’est arrêtée lorsqu’elle a été déportée. Les atrocités qu’elle a vécue dans les camps l’ont fait perdre toute vie. Mado est hantée par le souvenir d’Auschwitz, par ses camarades décédées ou encore par les appels. Elle ne parvient plus à se rappeler de sa vie «d’avant» car tout ses souvenirs se heurtent à Auschwitz. Paradoxalement, Mado a conscience que sa vie d’avant est complètement différente de sa vie actuelle. Elle sait qu’auparavant elle vivait, alors qu’aujourd’hui elle se sent morte. Ce témoignage est extrêmement émouvant, car l’on comprend en le lisant, que malgré que Mado soit une survivante, elle n’en est pas moins morte émotionellemment.
2- Donner l’illusion de vivre
Malgré son sentiment d’être morte, Mado donne aux autres l’illusion de vivre. En dépit de sa souffrance elle arrive, comme bon nombre de ses camarades, à sauver les apparences. Elle fait en sorte de faire ce qu’il faut faire et d’avoir les réactions attendues par les gens. Il lui arrive d’avoir de petites joies et même de rire, mais ce «bonheur» se heurte aux souvenirs des camps. Mado semble résolue à ne plus vivre sa vie et à se contenter de faire semblant. Elle ne parviendrait pas de toute manière à oublier ce qu’elle a vécu tant les souvenirs sont atroces et douloureux. Ce fragment nous fait une fois de plus comprendre que la vie des survivants ne sera plus jamais la