Commentaire préambule édit de fontainebleau
Disposant d’un contexte politique et militaire favorable à son dessein, puisque la France vient de signer la trêve de Ratisbonne avec l’Empire et l’Espagne en 1684, Louis XIV souhaite que le texte soit rédigé au plus vite pour que le Parlement l’enregistre dans les jours qui suivent. Il y eut un premier projet rédigé par Le Tellier, secrétaire d’Etat de la guerre sous Louis XIV, qui a même été vu par le Roi. Lors de la réunion à Fontainebleau, ils le mettent en forme, le complètent. L’édit de Fontainebleau est donc enregistré le 22 octobre au parlement de Paris avec une merveilleuse rapidité dont Louis XIV ne peut que se louer. Il fut diffusé très rapidement à tous les échelons de l’appareil d’Etat, aux baillis et sénéchaux, aux prévôts et juges royaux, comme aux conseillers des autres cours souveraines. L'édit prétend effacer le souvenir des divisions causées par cette fausse religion. Il ordonne la démolition des temples, interdit toute assemblée pour l'exercice du culte, exile les ministres, décide le baptême d'office des enfants protestants, ferme leurs écoles, oblige les protestants émigrés à regagner le royaume sous peine de confiscation, interdit d'émigrer sous peine de galère pour les hommes, de prison à perpétuité pour les femmes.
Le texte présenté ici est le préambule de cette révocation. Il y est présenté une longue justification des raisons qui poussent l’autorité royale à adopter une telle décision, tout en essayant d’inscrire cette révocation comme la suite naturelle du dessein entrepris par les rois